Chercher

Nous agissons comme contrôle qualité externe et incorruptible.
Chacun peut nous faire des remontrances. Le devoir de résipiscence s'applique à tous.
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.
Avez-vous perdu votre e-mail d'activation ?

21 novembre 2024, 08:16:59

Login with username, password and session length

Récents

Membres
  • Total des membres: 28
  • Latest: Naïf
Stats
  • Total des messages: 803
  • Total des sujets: 324
  • Online Today: 2
  • Online Ever: 768
  • (22 janvier 2020, 11:15:09 )
Membres en ligne
Users: 0
Guests: 5
Total: 5

5 Invités, 0 Membres

Auteur Sujet: Staune dans sa guerre des gangs.  (Lu 5851 fois)

Jacques

  • Administrator
  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 770
Staune dans sa guerre des gangs.
« le: 30 juin 2012, 02:25:34 »
Il ne me viendrait pas à l'esprit d'acheter un truc écrit par Staune, mais sur Usenet, le pseudo "Yannix" en a numérisé quelques pages, avec quelques fautes de numérisation :

Citation de: Yannix


extrait à partir de la page 95 jusqu'à 101:

La zététique ou la nouvelle police
autoproclamée de la pensée

Cette affaire de Grenoble est tout à fait emblématique du
côté paranoïaque, mais également liberticide de ces différentes
organisations qui prétendent défendre la science ... et la liberté
de pensée. Un jour, une professeure de physique de l'École
nationale supérieure de physique de Grenoble, Claire Schlenker,
me téléphone à l'UIP pour me demander, sur les conseils
d'un ami commun, de l'aider à organiser à l'université de Grenoble
une conférence sur le thème« Science et Vérité». Je ne
la connaissais absolument pas auparavant, mais j'accepte sa
proposition et je mets au point un projet de table ronde avec
un mathématicien, un astronome, un paléontologiste et un
physicien, tous chercheurs au CNRS ou professeurs d'université.
Les programmes sont imprimés, mais, quelques mois avant
la conférence, nous recevons un coup de fil de la même Claire
Schlenker, très gênée, nous expliquant que, à la suite de débats
avec ses collègues, elle est obligée d'annuler la table ronde prévue.
Nous insistons quelque peu pour mieux comprendre les
tenants et aboutissants de cette annulation qui nous semble
surprenante, puis nous passons à autre chose. C'est plus tard
que nous découvrirons l'envers du décor, tout d'abord par
cette phrase de Guillaume Lecointre, mais ensuite par un email
d'un certain Richard Monvoisin, l'un des directeurs de
l'Observatoire zététique de Grenoble.
La « zététique » ou art de douter de tout est, comme
l'APIS et l'Union rationaliste, une «machine de guerre»
contre le paranormal, les astrologues, les médecines parallèles,
mais aussi les réflexions dans le domaine «Science et Religion
». L'e-mail de Monvoisin parle d'une forme d'« entrisme
assez grave » en ce qui concerne cette manifestation ... pour
laquelle on est venu nous chercher et que nous n'avions
95
LA SCIENCE EN OTAGE
sollicitée en aucune façon, ce qui rend l'intervention de
l'Observatoire zététique véritablement absurde. L'e-mail mentionne
que « l'Observatoire zététique a déjà pris contact avec
les organisateurs pour les avertir des visées de l'UIP et un processus
a commencé, bien que les programmes soient déjà imprimés.
L'Observatoire se réunit vendredi à Grenoble pour
discuter de la meilleure stratégie à développer pour contrer
cette intrusion spiritualiste», intrusion qui, rappelons-le encore
une fois, n'a été faite ... qu'à la demande des organisateurs euxmêmes.
Bien entendu, l'annulation de cette manifestation n'a
présenté aucune gêne pour nous, la légitimité de l'UIP provenant
de la participation à nos programmes de plusieurs centaines
d'intervenants de haut niveau et de la collaboration avec
des universités dans plus de dix pays différents 1• n n'empêche
que l'action des « zététiciens » a abouti à empêcher l'expression
d'un ensemble de chercheurs et de professeurs d'université, et
c'est bien entendu cela qu'il est important de retenir.
Mais l'Observatoire zététique ne s'est pas seulement donné
comme mission de protéger l'Université française d'affreuses
« intrusions spiritualistes ». Leur « protection » s'étend même
à un modeste« Bar des sciences» ou à un petit village de campagne.
En effet, le Bar des sciences de Paris, structure tout sauf
universitaire, a organisé le 7 décembre 2005 une table ronde
avec Anne Dambricourt, Jacques Arnould, Marc Lachièze-Rey
et Pascal Picq. Les organisateurs ont reçu un e-mail, toujours
du même Richard Monvoisin, qui commence par: «Nous
tenons à attirer votre attention sur le fait que Mme Dambricourt
et M. Arnould sont membres de l'Université interdisciplinaire
de Paris.» Tous ceux qui connaissent Jacques Arnould
seront pris ici d'un inextinguible fou rire. En effet, ce dominicain
ayant fait des études de biologie s'est spécialisé dans la critique
du créationnisme et dans le dialogue avec les darwiniensont échoué dans
la défense de la démarche scientifique ; en
créant une telle tribune, le point de vue "scénario" de
Mme Dambricourt, par exemple, reçoit autant de légitimité
que celui "théoriquement construit" de Pascal Picq. »
Bien entendu, on ne nous explique pas en quoi le scénario de
Pascal Picq serait plus théoriquement construit que celui
d'Anne Dambricourt. Certainement pas sur la base de ses
publications ou de sa réputation internationale. Mais le plus
grave dans cet e-mail, c'est que le débat entre deux scientifiques
est présenté comme s'il s'agissait d'un débat entre la science et
les adversaires de la science, sous-entendant que ceux qui ne
sont pas dans le camp du matérialisme ne peuvent pas être de
vrais scientifiques. L'e-mail mentionne également l'annulation
de la diffusion du « film pseudo-scientifique » de Thomas Johnson
par le Festival du film scientifique d'Oullins. Là aussi, on
peut penser que l'Observatoire zététique y est pour quelque
chose et, bien entendu, ses membres se gardent de mentionner
que ce « film pseudo-scientifique » est considéré comme ayant
un argumentaire scientifique tout à fait évident et respectable
par le professeur du Muséum national d'histoire naturelle en
charge de l'enseignement de ces questions (ce qu'ils savent forcément
très bien puisque Thomas Johnson a rendu publique la
lettre de Jean-Louis Heim1). Notre police autoproclamée de la
pensée n'a pas eu, ici, gain de cause, puisque le débat a bel et
bien eu lieu. Mais ne croyez pas que leur activisme s'arrête à des
grandes villes comme Paris ou Grenoble.
Ainsi, nous pouvons lire dans le numéro 44 de leur revue
le passage suivant:« C'est toujours difficile de savoir s'il faut
empêcher quelqu'un d'exprimer son opinion, quelle qu'elle
soit. Mais s'il y a un critère simple sur lequel l'OZ se met
d'accord, c'est la dénonciation de la pseudo-connaissance
[. .. ] chaque fois que nous le pouvons, nous prévenons les
organisateurs de la non-scientificité de ces thèses. Et lorsque
ceux-ci prennent le temps de réfléchir, soit ils imposent une
contradiction au conférencier, soit ils s'obligent à une introduction
préalable, soit ils décommandent la conférence.
les plus matérialistes. n est lui-même tout à fait darwinien et,
dans une émission de télévision de Direct 8 où nous étions
confrontés, il a ouvertement souhaité ... la disparition de l'UIP
dont il n'a, bien entendu, jamais été membre ! L'e-mail continue
par : « n est peut -être nécessaire de dire que de tels débats
LA SCIENCE EN OT ÀGE
« Là, notre désarroi est grand. Le CLPS (Cercle laïque pour
la prévention du sectarisme), association avec laquelle nous
avons eu des liens, organise à Deyvillers, près d'Epinal, une
conférence le 28 mars 2009 avec Jean Chaline, grand défenseur
de l'ID. Thème: "Les créationnismes et les sciences de l'évolution."
Nous les avons prévenus, re-prévenus et re-re-prévenus,
mais il semble que Gilbert Klein, le président du CLPS, mésestime
grandement le ridicule de cette situation qui fait qu'un
cercle laïque spécialisé dans la prévention sectaire fasse entrer
une croyance déguisée avec barbe et postiche1• »
Notons, tout d'abord, que les « zététiciens » expriment
l'ombre d'un scrupule en ce qui concerne leur activité consistant
à empêcher l'expression de l'opinion de certains. N'y
aurait-il pas là quelque chose de liberticide? Heureusement,
ils se reprennent. C'est seulement des thèses «non scientifiques
» qu'il s'agit d'empêcher l'expression. Mais qui décide
qu'une thèse est scientifique ou non et qu'un intervenant est
digne d'exprimer ses idées ou non? Eh bien, Richard Monvoisin,
titulaire d'un doctorat en « zététique », et Nicolas
Vivant, président de l'OZ et informaticien de profession.
Cela ne fait-il pas d'eux des gens bien mieux placés que des
professeurs d'université pour savoir ce qui est scientifique
ou ce qui ne l'est pas ? Justement, voilà qu'un professeur
d'université, Jean Chaline, un grand paléontologiste français,
doit faire une intervention dans un petit village près d'Épinal.
Nous avons vu que Chaline est, lui aussi, cité dans le
fameux e-mail de Guillaume Lecointre. Ce qui lui vaut
d'être ainsi dénoncé, c'est d'avoir publié plusieurs articles,
y compris à l'Académie des sciences2, et un livre3 tentant de
démontrer que l'évolution possède une structure fractale,
c'est-à-dire qu'elle aurait, à grande échelle, une logique interne
d'un type différent, mais néanmoins comparable à celle mise
en lumière par Anne Dambricourt en ce qui concerne les der-niers 60
millions d'années qui mènent jusqu'à nous. Chaline
a même, en se fondant sur les travaux d'Anne Dambricourt,
osé pronostiquer dans sa publication à l'Académie des sciences
que la prochaine mutation dans notre espèce, appelée Homo
/uturus dans le fameux documentaire de Thomas Johnson, arrivera
dans 800 000 ans. En dehors de cela, Jean Chaline est
beaucoup plus darwinien qu'Anne Dambricourt. C'est aussi
quelqu'un qui lutte depuis longtemps contre le créationnisme
-il a, entre autres, écrit un roman, Opération Adam, pour ridiculiser
les créationnistes. li est, enfin, un critique non seulement
de l'intelligent design, mais également du principe
anthropique, cher à de nombreux astrophysiciens qui, par
ailleurs, s'opposent à l'intelligent design 1• Ainsi, traiter Jean
Chaline de« grand défenseur de l'ID (intelligent design)» est
encore plus surréaliste que de traiter, comme les zététiciens
l'ont fait également, Jacques Arnould de membre de l'UIP.
Selon leur propre aveu, devant la fin de non-recevoir qui leur
a été opposée par l'organisateur, ils sont revenus à la charge à
deux reprises pour tenter d'obtenir l'annulation de l'intervention
d'un des plus grands paléontologistes français dans un
petit village de l'est de la France.
On pourrait rire devant tant d'absurdité, mais je crois qu'il
faut plutôt en pleurer. En effet, Richard Monvoisin donne un
cours de zététique à l'université de Grenoble. li est censé
enseigner à ses étudiants le discernement et développer leur
liberté de pensée. Vu les actions auxquelles il se livre et les
invraisemblables erreurs qu'il commet, il est certainement
aussi qualifié pour cela que pourrait l'être un taliban pour
enseigner la liberté religieuse. li a par exemple donné en
décembre 2005, soit deux mois après la diffusion du fameux
documentaire sur Arte, comme sujet de mémoire de licence
à deux étudiants le caractère soi-disant pseudo scientifique
des travaux d'Anne Dambricourt-Malassé. Le mémoire s'intitule
« Anne D'Ambricourt-Malassé: petit traité d'imposture
scientifique». Monvoisin en parle fièrement de la façon suivante
: « Adrien Devos et Étienne Delay, étudiants de licence
du cours "Zététique et approche du Paranormal" ont fait leur
dossier de fin de cours sur la question d'Anne DambricourtMalassé
et de son scénario pseudo théorique sur le sphénoïde.
C'est le premier du genre, et c'est une chose importante au
sens où le caractère pseudo scientifique d'une théorie est
détectable même sans une formation d'expert sur le sujet1• » n
faut relire et savourer cette phrase. La zététique est vraiment
une méthode miraculeuse. Grâce à elle on peut être un étudiant
de licence, n'avoir aucune formation sur un sujet donné
et conclure qu'un travail sur ce sujet est une imposture alors
qu'au moins quatre grands spécialistes du domaine Gean Piveteau,
Yves Coppens, Philip Tobias, Henri de Lumley) considèrent
ce travail comme étant (au minimun) scientifiquement
solide (voir p. 88 et 128). Cerise sur le gâteau, les auteurs de
cette « importante » démonstration ne savent même pas écrire
correctement le nom de la personne dont ils analysent lestravaux
(D'Ambricourt au lieu de Dambricourt). Personne ne
s'est élevé contre la présence d'un tel enseignement dans une
université d'État, alors que ce qui précède montre bien que
c'est la zététique qui est une imposture et non pas (certaines
de) ses cibles. On pourrait, certes, penser que l'Observatoire
zététique ne représente rien ou pas grand-chose2• Mais il n'en
est rien, car Guillaume Lecointre nous dit bien que, en procédant
ainsi, « nous » avons fait annuler une table ronde à Grenoble.
Ainsi des groupes comme la zététique apparaissent-ils
comme le bras armé de personnalités scientifiques françaises,
elles prises au sérieux par les médias.
TI ne faut pas négliger l'influence de ce genre d'informations
qui, aujourd'hui, grâce à Internet (ou plutôt à cause), peuvent
se répandre comme des virus et être reprises par des scientifiques
ou des journalistes. Et cela d'autant plus qu'il existe des
« bloggeurs fous 1 », souvent anonymes, qui, appartenant aux
mêmes courants de pensée que nous avons décrits ici (UR, LP,
AFIS ou autres), n'hésitent pas à fustiger tous ceux qui leur
paraissent menacer l'« ordre laïque », lequel semble avoir, dans
notre société, remplacé l'ordre moral. Certains ont de vrais problèmes
psychologiques, tel cet ingénieur à la retraite qui insulte
de nombreuses personnes sur Internet et dont j'ai pu me rendre
compte qu'il cherchait en fait à régler des comptes non soldés
avec sa mère. TI n'empêche que l'on peut tomber, sur le Web,
sur une page où il me traite purement et simplement d'« escroc
créationniste », et que les visiteurs n'auront pas forcément tous
le temps de se rendre compte qu'ils ont affaire à une personne
psychologiquement perturbée
2• « Créationniste » est d'ailleurs
le mot le plus utilisé par cette police de la pensée, mais il faut
savoir que cette tendance est nouvelle, due à un virage stratégique
pris lors de la fameuse diffusion du film d' Arte avec, entre
autres, l'invention du mot« néocréationniste ».

X.

Les turpitudes d'un des belligérants, ici Nicolas Vivant et l'OZ, ne font pas une vertu à l'autre. Individuellement, Jean Staune ne se prive pas de se conduire en ordure, et collectivement avec son IUP, en imposteur professionnel.

Que Staune dénonce d'autres imposteurs, animateurs de religions tout aussi imposteuses, par exemple le gang à Pachauri et Jouzel et leurs journalistes militants, tant mieux. Mais ce genre d'allié fortuit demeure fort encombrant...

Oui l'OZ se conduit en gang, je suis hélas bien placé pour le savoir. L'IUP pas moins, et Staune en chef de gang. Ni la science, ni l'ascèse scientifique ni le service public n'ont grand chose à gagner à cette guerre des gangs. Il n'était pas a priori inhérent à la zététique de s'abonner aux défaillances dans le management qui en ont fait un gang. Il y a eu clairement fautes de management initiales, avec défaut de réflexivité, avec tribalisme et immaturité des dirigeants. En revanche, l'irréflexivité est constitutive du militantisme créationniste de Staune. Ceux-là sont inamendables, même en trois générations.
« Modifié: 30 juin 2012, 02:31:03 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences