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Auteur Sujet: 1er Novembre 2010 : Judith Curry, l'hérétique.  (Lu 3019 fois)

Jacques

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1er Novembre 2010 : Judith Curry, l'hérétique.
« le: 08 novembre 2010, 02:35:49 »
http://www.pensee-unique.fr/paroles.html#judy
http://www.pensee-unique.fr/paroles.html#judy2
Citation
1er Novembre 2010 : Judith Curry, l'hérétique.

"La grande prêtresse du réchauffement climatique" est maintenant déclarée hérétique et relapse par ses collègues parce qu'elle osé douter, le dire tout haut et pactiser avec des sceptiques...




Nul ne doute que Judith Curry, Professeur, titulaire de chaire à l'Ecole de sciences de l'atmosphère et de la Terre de l'Institut de Technologie de Géorgie, est une personnalité qui compte dans la climatologie, comme en témoigne son CV et ses nombreuses contributions à cette science. De fait, Judith Curry est une des grandes spécialistes mondialement connue pour ses travaux sur les nuages, l'arctique et, surtout, les ouragans.
Elle était, il y a peu encore, au centre de la mouvance des supporters du GIEC. D'ailleurs, elle se définit (avec un zeste d'auto-dérision), elle-même comme étant, à une époque récente, la “high priestess of global warming”, "la grande prêtresse du réchauffement climatique".

    * Du rififi chez les climatologues placés au coeur du GIEC :

J"écris "il y a peu", parce que tout a basculé en un peu moins d'un an.

Judith Curry a "pactisé" (et sympathisé) avec l'ennemi, disent ses détracteurs. Le pire ennemi, le "monstre" comme le nomment les adeptes du site Realclimate (fondateur Michael Mann, membres actifs Gavin Schmidt (le bras droit de James Hansen), Ray Pierrehumbert etc.), c'est Steve Mc Intyre, le responsable du fameux blog Climate Audit avec lequel Judith a pris langue et entrepris une discussion fructueuse.

Judith Curry, l'ex-grande prêtresse du réchauffement climatique", a dès lors été considérée comme un "monstre" par ses collègues, à l'égal de Steve Mc Intyre. Certains nous certifient, sans rire, qu'elle est passée "du côté obscur de la force" (Sic). D'autres pensent qu'elle a été dupée, ce qui n'est pas gentil pour ses capacités de jugement scientifique..

Par exemple, voici ce que lui écrit Gavin Schmidt dans un forum " Dans le futur, je considérerai que vous êtes un moyen de transmission de fausses informations, plutôt que l'origine." Autrement dit : vous n'êtes pas capable de discerner le vrai du faux.
Il faut dire que Judith Curry a recommandé la lecture du livre best-seller d'Andrew Montford :" L'illusion de la crosse de hockey : le Climategate et la corruption de la Science" (en fait, il s'agit surtout d'une enquête approfondie sur les courriels du CRU), ce qui n'a pas dû leur faire plaisir.


A ce sujet voici ce que Judith Curry a écrit dans une déclaration toute récente, sur son nouveau blog :

" Il y a des parallèles entre le "monstre Mc Intyre" et le "monstre Curry". Le statut de "monstre" vient du fait que nous remettons en question la science du GIEC et la question des incertitudes. Tandis que le monstre Mc Intyre est bien plus éminent dans le débat public, le monstre Curry semble beaucoup plus irritant pour la communauté des gens du milieu (des climatologues)."...

" Eh bien, qui a créé ces "monstres" ? S'agit-il des grands pétroliers (Big oil) ? des idéologues de la droite ?
Non. Ce sont les médias, les activistes du climat et la tendance Realclimate de la blogosphere...
Je me demande si les activistes du climat apprendront jamais ...."

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Rappel : Qui est Steve McIntyre ?
Comme le savent ceux qui suivent ce site depuis longtemps, Steve Mc Intyre est devenu "la bête noire" des adeptes du GIEC depuis qu'il s'est rendu célèbre pour avoir attaqué et démonté, pièce par pièce, la fameuse courbe en crosse de hockey de Michael Mann et al (1998). Comme vous le savez, cette reconstruction du climat sur les mille dernières années effaçait le petit âge glaciaire tout comme l'optimum médiéval. Cette courbe emblématique affirmait qu'il ne s'était rien passé du point de vue des températures du globe pendant cette période et que le réchauffement actuel était donc exceptionnel. La crosse de hockey est devenue l'icône des rapports successifs du GIEC, jusqu'en 2001. J'ai évoqué cette affaire, il y a quelques années, dans ce billet. De fait, le blog Climateaudit de Steve Mc Intyre qui est un critique scientifique très efficace du GIEC et des ses affidés, a été élu "le meilleur blog scientifique de l'année 2007" des pays anglophones.
________________________________________________________

Tout récemment, dans le Scientific American (Un journal scientifique très suivi aux USA), un journaliste titre son article d'un retentissant :
"Climate Heretic: Judith Curry Turns on Her Colleagues" soit "L'hérétique du climat : Judith Curry enflamme ses collègues". Dans cet article, on peut lire entre autres, qu'elle (Judith Curry) "accuse le GIEC de "corruption".
On reparlera du Scientific American, un peu plus bas. A noter que le Scientific American a été jusqu'à récemment une chambre d'écho des tenants du GIEC. On y trouve, à présent, des articles plus mesurés, pour ne pas dire presque sceptiques.

    * Comment Judith Curry, la "grande prêtresse du réchauffement climatique", est-elle devenue "hérétique" ?

Tout comme James Lovelock, Hal Lewis, Pietr Chylek ou encore Mike Hulme et beaucoup d'autres, Judith Curry a été bouleversée, pour ne pas dire horrifiée, par la lecture des emails du CRU de l'Université d'East Anglia (Ces courriers que la presse française a jugé négligeables et "sans intérêt" et qui ont donné naissance à ce qui a été appelé le ClimateGate. J'ai traduit et présenté quelques uns de ces emails dans cette page (Nov 2009)).

Judith a rédigé une réponse particulièrement détaillée à l'article du Scientific American :
Cette réponse est intitulée : "Hérésie et création des monstres".
Elle est le point central de ce billet.

Judith nous dit, en particulier que :

"... nous étions traités comme des stars du rock par le mouvement environnementaliste."
Elle raconte que la guérilla scientifique sur le réchauffement climatique s'est amplifiée démesurément aux USA-UK et lorsque le New York Times s'émeut des proportions que tout cela a pris, elle considère cela comme un "seau d'eau froide"
...Le premier seau d'eau froide.

Judith poursuit :

"19 Novembre 2009 : Seau d'eau froide N°2. Quand j'ai vu pour la première fois les emails du Climategate, ma réaction a été viscérale. Tandis que mes collègues concentraient leurs efforts pour protéger les réputations des scientifiques impliqués et assuraient aux gens que "la science n'est pas changée", j'ai immédiatement réalisé que cela pourrait détruire le GIEC. Je suis devenue inquiète à propos de l'intégrité de toute notre discipline et de sa perception par le public. Quand j'ai vu comment le GIEC répondait et que j'ai entamé une enquête sur les diverses allégations contre le GIEC, je suis devenue critique du GIEC et j'ai essayé de faire des suggestions pour l'améliorer. Tandis que des erreurs criantes étaient découvertes (spécialement sur les glaciers Himalayens) et que le GIEC s'abstenait de répondre, j'ai commencé à me demander s'il était possible de sauver le GIEC et s'il fallait le sauver. A cette même époque, l'Establishment des Institutions aux USA et ailleurs, restaient pratiquement silencieuses sur ce sujet..."

Dans le même message, elle écrit que :

"Pendant les années 2008 et 2009, j'étais devenue de plus en plus inquiète du manque de "neutralité politique" des tenants du GIEC et des visées politiques qui n'avaient pas de sens pour moi. Mais après tout "Ne faites pas confiance à ce qu'un seul scientifique dit" (Ndt : un proverbe classique dans le milieu scientifique US) et j'ai continué à substituer les affirmations du GIEC à mes propres jugements personnels (dans mes déclarations en public)..."

Plus loin Judith se reprend et évoque l'année 2010 :

"J'avais été d'accord pour substituer le GIEC à mes jugements personnels (lors des déclarations en public) mais, après avoir lu ces emails, pour moi, le GIEC avait perdu sa haute substance morale. Il ne s'agissait pas de dire que la science du GIEC était fausse mais je ne sentais plus obligée de substituer la parole du GIEC à mon propre jugement."

    * Que répond Judith Curry à ses critiques qui la diabolisent ?
      (toujours dans le même message, Judith Curry a rédigé une note spécifiquement adressée à ses collègues, (notamment, mais pas seulement, à ceux de la nébuleuse Realclimate ).
      Je vous conseille de lire ce message avec attention. En tant "qu'insider" (membre du Club !), Judith Curry nous dépeint l'état de la question aux Etats Unis et, sans nul doute, au Royaume Uni. C'est à dire, ce qui se passe au coeur même de l'alarmisme du GIEC.
      Judith Curry nous montre le dessous des cartes.
      De fait, ce message est essentiel pour qui veut tenter d'anticiper sur les événements à venir. Les caractères engraissés sont de l'auteur du site.

Citation

            Note aux membres de la communauté des sciences du climat qui me critiquent

Permettez moi de commencer ma déclaration en disant qu'au point où nous en sommes, je suis en grande partie immunisée contre les critiques venant de mes pairs en ce qui concerne mon comportement et son retentissement dans le domaine public, sur ce sujet (Je réponds à n'importe quelle critique sur mes arguments qui me sont explicitement adressés). Si vous pensez que je suis pour une grande part dans la cause des problèmes auxquels vous êtes confrontés, je vous suggère d'y réfléchir à deux fois. Je fais de mon mieux pour récupérer un peu de bon sens dans cette situation et pour replacer la science dans une situation plus éminente que celle du dogme du consensus. Il est possible que cela ne vous plaise pas et que mes actes puissent se révéler inutiles, futiles ou contre-productifs à court et à long terme, mais quels que soient les principes moraux, l'ensemble de cette affaire finit par être jugée. De fait, ceci est le résultat d'un choix soigneusement délibéré sur ce que signifie être un(e) scientifique et se comporter en fonction de son honnêteté professionnelle et personnelle.

Laissez-moi vous poser une question : Alors où en êtes vous arrivés, depuis peu ?
Il y a un an, l'establishment du climat était au sommet du Monde, maître de l'Univers. Maintenant, nous sommes dans une situation où il y a eu de sérieuses remises en question de la réputation d'un nombre important de scientifiques, du GIEC, de sociétés professionnelles et d'autres institutions de la science. Le contrecoup a été une perte de confiance du public dans la science du climat et, certains ont même affirmé, plus généralement, dans la science. Le GIEC et l'UNFCCC (Ndt : " United Nations Framework Convention on Climate Change", l'organisateur de la conférence de Copenhague, entre autres) sont considérés par beaucoup comme des obstacles au développement de politiques énergétiques saines et politiquement viables. Les groupes environnementalistes militants sont en train d'abandonner la question du changement climatique pour des questions plus prometteuses. Aux USA, la perspective d'une victoire des Républicains à la Chambre des Représentants brandit le spectre d'enquêtes sur l'intégrité de la science du climat avec des réductions de crédits fédéraux pour la recherche climatique.

Que s'est-il passé ? Est-ce que les sceptiques, les compagnies pétrolières et les groupes de pression libertaires ont gagné ? Non. C'est vous qui avez perdu. Tout ceci au nom du soutien à des politiques dont je pense que beaucoup d'entre vous ne les comprennent pas en totalité. Ce que je veux c'est que la communauté de la science climatique change de braquet, se remette à faire de la science et revienne dans un environnement où le débat sur la science reste le sel de la vie académique. Et, du fait de la vaste implication de notre domaine de recherche, nous devons trouver comment fournir la meilleure information scientifique possible ainsi que l'évaluation des incertitudes.
Ceci signifie que nous devons abandonner cette adhésion religieuse au dogme du consensus.
"

Judith Curry (25 Oct. 2010)
   *  Judith Curry est-elle seule au sein de "l'establishment" ?

En réalité la "rébellion hérétique" de Judith Curry n'est pas un épiphénomène. Au contraire, elle est le prolongement d'une série de déclarations faites par plusieurs climatologues expérimentés, rendues publiques par les médias anglophones ...et superbement ignorées par les nôtres.

Souvenez vous du mail du 29 avril 2007 de Keith Briffa à Michael Mann (original et traduction), tous deux des acteurs décisifs au sein du GIEC. Briffa était visiblement déprimé ...
En voici un extrait significatif (caractères engraissés par PU):

Citation
Mike,

"Ton message constitue un bon coup d'épaule pour moi en ce moment. Je me suis retrouvé à me questionner sur toute cette affaire et j'ai été souvent frustré sur la manière dont cela a été mené - ce qui m'a fait perdre du temps et buter dans des impasses. Je te remercie de prendre sur ton temps pour me dire ces mots aimables. Je me suis donné beaucoup de mal pour trouver un équilibre entre les besoins de la science et ceux du GIEC qui n'ont pas toujours été les mêmes. J'étais inquiet que tu puisses penser que je donnais l'impression de ne pas vous soutenir assez fort en essayant de mentionner les problèmes et les incertitudes. Beaucoup a dû être retiré et j'étais particulièrement malheureux de ne pouvoir être affirmatif dans le Résumé pour les Décideurs en rapport avec le renforcement du 4ème Rapport (AR4) par rapport aux conclusions du troisième rapport (TAR)." ....

Keith
Cela ne fait-il pas écho aux doutes de Judith Curry au sujet de la difficulté qu'on éprouve à cautionner les affirmations du GIEC ainsi que la négation des incertitudes ?

Souvenez vous aussi de quelques réactions (parmi d'autres) de climatologues "mainstream" réputés suite à la publication des émails du CRU, rapportés dans cette même page :

de Mike Hulme (UK) qui critiquait sévèrement le comportement"tribal" des affidés au GIEC. D'ailleurs, Judith Curry utilise les mêmes termes pour qualifier le comportement de ses collègues. Mike Hulme écrivait :

Citation
"L'aspect tribal de quelques uns des emails résultant de la fuite, montre quelque chose qui est plus habituellement associé à une organisation sociale au sein de cultures primitives. Il n'est pas plaisant de découvrir que ces pratiques ont cours au sein même de la science. "
et de la lettre ouverte de Pietr Chylek (USA) à ses collègues:
Citation
" Il semble que quelques uns des leaders les plus connus de la communauté de la recherche climatique, tels les prophètes de l'Ancien Israël, ont cru qu'ils pouvaient voir le futur de l'humanité et que la seule chose qu'il leur restait à accomplir était de convaincre ou de forcer tous les autres à accepter et à suivre.."
   *  Les conséquences : L'évolution de la perception des jeunes et du public anglophone.

Voici, par exemple, une lettre d'un des étudiants de l'Université de Géorgie où Judith Curry exerce la fonction de professeur (en chef). Ce texte est extrait d'une lettre ouverte de Judith à ses étudiants (source reproduite ici) : Elle cite cette lettre (parmi bien d'autres qu'elle a reçu) pour expliquer sa prise de position :

    Hi Dr. Curry, (Hello Docteur Curry, notez le ton familier, courant aux Etats Unis entre les profs et les élèves),

    Je suis un jeune chercheur en sciences du climat (je viens juste de recevoir mon master degré (Ndt : à peu près la maîtrise) de l'Université de xxx) et j'ai été très troublé par les emails qui viennent du CRU. Je voulais juste vous applaudir pour votre réponse sur Climateaudit.org [95% de celle-ci]. Vos déclarations constituent exactement ce que j'avais ressenti en entrant peu à peu dans cette communauté. Le contenu de quelques uns des emails m'a littéralement fait tout arrêter et me demander si je devais continuer ma candidature pour une thèse dans cette science à l'automne 2010. J'étais si mal à l'aise du fait du comportement de nos collègues scientifiques envers le côté opposé (des deux cotés). J'espère que nous pourrons tous en retirer quelque chose et je pense vraiment que nous avons vraiment besoin de voix comme la vôtre pour réparer ces problèmes au cours des prochains mois et années à venir.

En ce qui concerne la presse et les médias :

L'énorme différence entre les pays anglophones et germanophones (dans une moindre mesure) avec la France (et d'autres pays francophones) vient du fait que tout ce que je vous ai décrit ci-dessus, a reçu des échos dans la presse et a été évoqué dans les médias audio-visuels anglophones. Très peu ou pas du tout chez nous, où tout cela a été discrètement glissé sous le tapis...
Le résultat de cette transparence qui existe aux USA et en UK est que le public informé de ce qui se passe, doute de plus en plus des affirmations du GIEC comme nous allons le voir.

Voici deux exemples révélateurs :

1) Suite à la polémique "Curry, l'hérétique", (et probablement suite au courrier reçu par l'éditeur et l'auteur de l'article cité ci-dessus), la revue "Scientific American" réalise un sondage sur Curry, sous le titre :
"Prenons la température : Sondage sur le climat."

En voici la présentation :

"Comme l'analyse du comportement de Judith Curry l'a explicité dans le numéro de Novembre 2010 du "Scientific American", la scientifique du climat de l'Université de Géorgie est devenue un facteur de division AU COURS de l'année passée ou à peu près. Autrefois fermement ancrée dans le mainstream, Curry déclare qu'elle a été radicalisée par ce qu'on appelle l'affaire du "Climategate". Ceci a cristallisé son sentiment que le GIEC, en particulier, était devenu corrompu par ce que Curry appelle " des groupes de pression" (Ndt : groupthink, difficile à traduire en un seul mot)- L'idée que remettre en question quelques uns des faits affirmés par le GIEC, équivaut à une trahison.
En outre, Curry est elle-même convaincue que certains des faits sont sérieusement exagérés et que le GIEC a failli en ne rapportant pas sur les incertitudes réelles de la science. Il en résulte qu'elle s'est engagée aux côtés de membres extérieurs à la communauté climatique voire à des sceptiques avérés, et qu'elle a tenté de forcer ses collègues à reconnaître un certain nombre de ce qu'elle considère comme de sérieux défauts dans le processus du GIEC. Elle a été critiquée, quelquefois de manière véhémente, pour ses efforts.
Alors, voici la question centrale : Curry est-elle une lanceuse d'alerte héroïque, disant la vérité quand les autres ne le peuvent ou ne le veulent ? Ou est-elle sortie de la voie des scientifiques, répandant des charges sans fondement contre un groupe de scientifiques qui font de leur mieux pour comprendre les complexités du climat de la Terre ? "

Les résultats de cette enquête lancée par le Scientific American se passent de commentaires. Comme vous pouvez encore voter au moment ou j'achève ce billet, les résultats peuvent encore évoluer mais à l'heure où j'écris : 69,3% des votants jugent que Judith Curry est une "pacificatrice" (en réalité le mot employé est "peacemaker" le nom du fameux colt de nos vieux westerns), 7,5% jugent qu'elle a été dupée et 18,8% ne la connaissent pas.
La réputation du GIEC semble sérieusement entamée puisque 81,6% des votants jugent que c'est une "organisation corrompue, menée par des groupes de pression et soumise à des visées politiques". De même, la croyance dans la responsabilité humaine semble ne pas faire recette. Pas du tout.
Oups ! Cependant, il ne faut pas trop se fier à ce genre de sondage effectué sans contrôle sérieux sur la toile..

2) En fait de sondages, voilà du beaucoup plus sérieux.

Il s'agit des résultats d'un sondage national (aux USA) tout récent, réalisé par le célèbre  Pew Research Center sur le sujet du réchauffement climatique. Les questions sont beaucoup mieux maîtrisées que dans le sondage précédent.

Vous pourrez voir vous mêmes tous les résultats en cliquant sur ce lien mais, pour faire simple, on constate que l'évolution dans la croyance que le réchauffement climatique serait dû à l'activité humaine est en chute, passant de 50% en 2006 à 34% actuellement, justifiant ainsi les déclarations de Judith Curry citées plus haut.

 

 

________________________________________________________________________

Judith Curry affirme, dans une déclaration, que ses collègues pro-GIEC en sont arrivés au "circle the wagons", c'est à dire à former un cercle avec les chariots, comme dans les westerns, pour tenter de résister aux attaques qui leur viennent de toutes parts.
C'est une expression courante aux USA pour désigner une mentalité d'assiégés.

Chez nous -histoire oblige- ce serait plutôt la "stratégie Maginot" :
Quand on attaque le dogme du GIEC, on se réfugie derrière l'académie des sciences pour qu'elle "décrète la science", (ce qui est surréaliste), et (si possible) châtie les hérétiques.
L''académie des sciences et les climatologues français suivent, sans états d'âme (?), les prescriptions du GIEC dont la crédibilité ne tient pourtant plus qu'à un fil, tout en se retranchant quand même derrière de prudents "les importantes incertitudes (sic)".
On ne sait jamais. N'est-ce pas ?

La presse et les médias français, unanimement pro-GIEC, oublient opportunément "les importantes incertitudes" qui figurent pourtant à de multiples reprises dans le rapport de l'académie et publient des bulletins de victoire contre Claude Allègre qui s'est imprudemment avancé en rase campagne...



On se demande combien de temps il leur faudra pour réaliser ce qui se passe vraiment, en ce moment même, là où c'est important, et qui est fort bien décrit par Judith Curry dans la note adressée à ses collègues. Six mois ? Un an ? On ne sait pas. Mais sûrement après la bataille. Quand la ligne Maginot aura été débordée.

En attendant, et quel que soit son point de vue, on ne peut qu'admirer l'attitude de cette dame courageuse qui ose dire haut et fort qu'il faut que la science s'écarte de la politique et échappe aux carcans institutionnels orientés.

Ce que demande Judith Curry n'est rien d'autre que la liberté d'exprimer son point de vue scientifique, indépendamment de toute structure organisée et contraignante, de pouvoir discuter avec tous ceux qui s'intéressent à ces questions et d'informer le public des doutes et des incertitudes de la science, sans être condamnée au bûcher.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, en cette curieuse époque, il faut bien du courage pour oser demander cela. Beaucoup de courage.
Que beaucoup n'ont pas.
Bravo Judy !

« Modifié: 09 novembre 2010, 01:03:17 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences

Jacques

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6 Novembre 2010 : Judith Curry, la relapse !
« Réponse #1 le: 08 novembre 2010, 03:00:48 »
http://www.pensee-unique.fr/paroles.html#judy2
http://judithcurry.com/2010/11/03/reversing-the-direction-of-the-positive-feedback-loop/

Citation
6 Novembre 2010 : Judith Curry, la relapse !  (Suite du billet intitulé "Judith Curry, l'hérétique", ci-dessus)

En tant qu'"insider" (membre de la communauté des climatologues), et dans une nouvelle déclaration, Judith Curry nous en apprend beaucoup sur les motivations et les comportements de certains de ses collègues, notamment, vis à vis du GIEC.
Le dessous des cartes. Dévastateur...



Dans son nouveau blog, le 3 Novembre, Judy (pour faire court (et parfois amical), les scientifiques utilisent volontiers les prénoms, voire les surnoms et les diminutifs) nous apprend qu'elle prépare une discussion (publique) avec Andrew Revkin (tout récemment encore journaliste au New York Times) et Roger Pielke Jr. Cette discussion a eu lieu le même jour, à l'Université de Purdue. Son intitulé était "Au delà du Climategate".

Ci-contre, Judith Curry avec Andrew Revkin du NYT à Purdue University.


Le billet que Judy a rédigé pendant la préparation de cette réunion est intitulé : "Reversing the direction of the positive feedback loop" , soit "Pour renverser la direction de la boucle de rétroaction positive". Ce qui relève d'un langage un peu abscons mais typiquement scientifique et signifie, en clair, que Judy essaye de renverser la vapeur de la recherche sur le climat pour la remettre sur des bases strictement scientifiques et abandonner toute politisation. La boucle de rétroaction positive est celle qui lie la science à la politique, comme Judy l'explique elle-même. " Il y a eu une boucle de rétroaction positive particulièrement toxique entre la science climatique et la politique, dont le sens a été renversé par le Climategate, peut-on penser."

Chacun sait qu'une "boucle de rétroaction positive" amplifie les conséquences de la cause initiale, éventuellement jusqu'à la divergence, c'est à dire jusqu'à la catastrophe.. En langage courant on dirait "un cercle vicieux qui s'amplifie". D'où l'image utilisée par Judith Curry qui pense que le cercle vicieux est devenu "vertueux" depuis le climategate. Peut-être...

Voici quelques phrases clefs extraites du billet de Judith Curry. Ce billet étant très long, il est malheureusement difficile de le rapporter dans son intégralité. . Vous retrouverez le texte original ici.
Compte tenu du très grand nombre de commentaires (500 !) générés par son billet, Judith Curry a rédigé une suite que je ne commenterai pas car elle est de caractère plus spécifique.

Comme vous le constaterez, Judy n'utilise jamais la langue de bois et exprime fort et clair ce qu'elle veut dire.
(Caractères engraissés par l'auteur du site)

Citation de: Judith Curry
"Alors, les scientifiques seraient-ils des victimes innocentes et de simples pions dans cette affaire ?
Etaient-ils simplement des scientifiques qui travaillaient dur pour satisfaire les attentes des politiques ?
Sans doute, beaucoup d'entre eux l'étaient. Cependant, au coeur du GIEC, il y a un groupe de scientifiques dont les carrières ont été faites par le GIEC. Ces scientifiques ont utilisé le GIEC pour échapper au processus normal de la méritocratie par lequel les scientifiques deviennent influents sur la politique de la science et sur la politique tout court. Ceci a non seulement porté à des postes influents quelques personnes peu connues, inexpérimentées et peut-être douteuses, mais ces mêmes personnes ont un grand intérêt à protéger le GIEC qui est devenu crucial pour leurs propres carrières et qui les justifient pour jouer dans la cour des grands, sur la base de son expertise.

Les avantages du dogme :

Quand je fais référence au dogme du GIEC, il s'agit de l'importance religieuse attribuée par le GIEC à ce groupe de scientifiques (Ndt : évoqué ci-dessus); Ils ne tolèrent aucun désaccord et font tout pour bafouer et discréditer quiconque conteste le GIEC.
Qui sont les prêtres du GIEC ?
Certains sont des scientifiques médiocres, au milieu ou en fin de carrière, qui ont dit adieu au processus de la méritocratie académique. D'autres étaient encore des étudiants titulaires de maîtrises (Ndt : c'est à dire pas encore titulaires d'un doctorat) quand ils ont été désignés comme auteur principal du GIEC. Ces scientifiques ont utilisé le GIEC pour gagner un siège aux "grandes tables" où ils peuvent jouer dans la cour des grands en utilisant l'expertise collective du GIEC pour obtenir une publicité personnelle et faire progresser leurs carrières. Cette progression de leur carrière est obtenue avec la complicité des sociétés professionnelles et des institutions qui participent au financement de la science. Avides de publicité, les journaux très influents tels que Nature, Science et le PNAS (Ndt : Le journal de l'Académie des Sciences US), publient fréquemment des articles sensationnels, mais douteux, qui supportent l'alarmisme climatique."...

"De plus, les institutions qui soutiennent la science font usage de cette publicité pour demander plus de financement pour supporter la recherche sur le climat et ses impacts. Et la communauté scientifique, au sens large, sans s'en apercevoir, devient complice de tout cela. Tandis que les prêtres du GIEC hurlent contre les scientifiques hérétiques et sceptiques et contre les sombres influences des pétroliers (Ndt : "Big Oil") et de l'idéologie de la droite qui sont anti-science, nous rejoignons le choeur en nous lamentant sur ces forces obscures qui mènent une guerre contre la science et nous soutenons le GIEC contre ses critiques. Les médias ont aussi marché dans le même sens en supprimant l'équilibre (Ndt : médiatique) en faveur du dogme du GIEC.

Alors, est-ce que je pense que ces prêtres du GIEC sont des activistes politiques ?
Ils sont surtout soucieux de préserver l'importance du GIEC qui est devenu crucial pour leur succès professionnel, leur financement et leur influence. Soutenir les politiques sur la stabilisation des émissions dont ils pensent qu'elle découle logiquement de la science, est une partie intégrante de ceci. La plupart ne comprennent pas le processus politique ou les spécificités de la politique; Ils perçoivent la politique comme partie intégrante du dogme du GIEC qui doit être protégé et préservé à tout prix. Sinon leur succès, leur financement et leur influence seront en péril. "....
On ne saurait être plus clair.
Nous voilà donc informés, à la source, par une "insider", une "membre du Club", elle-même "Grande Prêtresse du Réchauffement Climatique", des ressorts et des motivations des zélotes du GIEC. Ceux qui constituent le noyau dur qui s'opposent à toute discussion ou remise en question des affirmations de cette institution.

Il est évident que Judith Curry est et sera l'objet de féroces attaques de la part de ceux qui se sentiront visés par les propos que j'ai rapportés ci-dessus et ci-dessous, et qui ont tant à perdre, comme elle nous l'a expliqué.

Judy nous déclare, dans le même billet, que :

Citation de: Judith Curry
" Parvenue à ce point, j'ai décidé que je ne pouvais plus, de bonne foi, soutenir le GIEC et ses conclusions. (Ndt : Cette phrase fait écho à celle de Chris Landsea, qui écrivait, dans  sa lettre de démission du GIEC en 2005, dans laquelle il dénonçait les agissements de Trenberth, "Je ne peux pas, de bonne foi, continuer à contribuer à un processus que je constate comme étant motivé par un agenda pré-conçu et qui est erroné du point de vue scientifique.".)
Il semble qu'actuellement beaucoup me considèrent comme un problème. Nombre de mes collègues se demandent pourquoi je suis à ce point, "rentre-dedans". Voici quelques explications qui ont été avancées, durant les deux dernières semaines, pour expliquer mon comportement, apparemment inexplicable :

    * J'ai été dupée par "Big Oil" (les pétroliers) et/ou par des activistes de droite.
    * J'ai ouvert si largement mon esprit aux sceptiques que mon cerveau à disparu.
    * Je suis payée par Big Oil et les groupes de pression de droite.
    * Je fais l'objet d'un chantage.
    * Je suis devenue handicapée physiquement ou mentalement.

Alors qu'est-ce que je fais et pourquoi ? J'essaye de remettre la perception de la science climatique par le public sur la bonne voie, de manière à ce que notre domaine de recherche regagne un peu de respect. Ce respect ne sera pas regagné par une meilleure campagne de Relations Publiques (Ndt : Judy écrit PR, public relation) ;
Non. Il est indispensable d'améliorer la transparence, de discuter avec les sceptiques et de faire plus attention aux incertitudes."
Voici un dessin réalisé par un admirateur (?) de Judy et qui est affiché sur le mur de son bureau. Sans doute à côté du "cartoon" du billet suivant (que je lui ai envoyé et qui lui a beaucoup plu).
Légende : "Judith Curry, Sainte Patronne de la Science Climatique, jette le gant".
Au Moyen Âge, le gant avait une forte valeur symbolique.Le vassal remettait son gant droit à son suzerain. Jeter le gant constitue donc un défi au pouvoir.
En effet, c'est bien vu.

Tout ce qui est rapporté ci-dessus est relatif au GIEC et au comportement, pour le moins inquiétant, de certains collègues parmi les plus influents de Judy. Cependant, et comme elle semble avoir renoncé à toute allégeance envers le GIEC, nous aimerions connaître le point de vue de Judith-Curry-la-climatologue sur l'état actuel de la science du climat. Sur ces certitudes et sur ses incertitudes.

Parmi l'abondante prose suscitée par les déclarations hétérodoxes de Judith Curry, on trouve la réponse à cette question dans la conclusion d'un article qui ne lui fait pas de cadeau (voir le choix des photos de Judy, franchement limites...).

L'auteur a demandé à Judy ce dont elle était certaine en matière de climat.
Celle-ci qui -ne l'oublions pas- est une figure de proue de la mouvance "mainstream" de la climatologie, a répondu en trois courtes phrases:

    * "Le climat change tout le temps".
    * "Toutes choses étant égales par ailleurs, le CO2 contribuera à réchauffer la planète."
    * "Quant à savoir si dans le courant du siècle, les gaz à effets de serre domineront la variabilité naturelle, cela reste à voir. "

L'auteur de l'article en conclut, fort justement, que, quand on lui demande ce dont elle est certaine, Judy répond par des incertitudes. En effet, voilà qui ne cadre guère avec la doxa propagée par les tenants du GIEC.
Si Judith Curry est convaincue d'un effet réchauffant des gaz à effet de serre, elle n'en précise pas l'amplitude et s'interroge sur cette dernière par rapport aux variations naturelles dont elle ne néglige pas l'importance. Ce qu'elle a déjà suggéré dans le premier point en rappelant que "le climat change tout le temps".

Flashback !

Il est évident que les propos de Judith Curry résonneront comme une douce musique à l'oreille de ceux, qui comme l'auteur de ce site, n'ont pas cessé, depuis plusieurs années, de rappeler que beaucoup d'observations rapportées dans les articles scientifiques restent inexplicables et inexpliquées si on ne fait pas intervenir, de manière décisive, d'autres moteurs que le dioxyde de carbone. Parmi ces derniers, figurent l'activité solaire et les oscillations océaniques, par exemple.

Souvenons nous :

En 2006, 2007, 2008, on nous affirmait, urbi et orbi, que "The science is settled" soit " la science est comprise". Al Gore, le GIEC, et beaucoup d'autres, nous le certifiaient. Par exemple, en Juillet 2007, Donald Kennedy, l'éditeur-en-chef ultra-alarmiste de la revue Science (à l'époque) écrivait un éditorial triomphant intitulé "Climate : game over" soit " Climat : la partie est finie", c'est à dire "nous avons gagné". Comme d'habitude, les médias en rajoutaient. Les politiques suivaient. Le président français chantait les louanges d'une organisation du type GIEC qu'il fallait, selon lui, recopier pour résoudre d'autres problèmes. Al Gore et le GIEC recevaient le prix Nobel (de la paix) en 2007.

En 2009, 2010 : Le vent a tourné : Suite à des demandes réitérées de la part de plusieurs de ses membres, La vénérable Royal Society (l'équivalent anglais de l'Académie des Sciences française) a publié un correctif à ses déclarations alarmistes précédentes dans lequel elle n'hésite pas à mentionner les incertitudes qui pèsent sur la science du climat, tout en reprenant la doxa traditionnelle.
L'APS ( l'American Physical Society) qui avait publié en 2007, un texte particulièrement alarmiste a été sollicitée par une pétition de nombre de ses membres. Elle a rédigé un complément de texte plus mesuré, dans le même sens que celui de la Royal Society et décide de mettre sur pied une section de recherche dévouée à la "Physique du Climat".
L'Académie des Sciences française qui, avec raison, s'était bien gardée de prendre une position officielle jusque-là, se voit contrainte de le faire en Septembre-Octobre 2010. Elle organise une discussion parmi ses membres et en publie un compte-rendu que beaucoup ont considéré (à tort) comme une prise de position définitive. En réalité, ce compte-rendu, n'est qu'une juxtaposition de points de vue. Certes, il rappelle le point de vue "traditionnel", mais précise aussi que : "Des incertitudes importantes demeurent sur la modélisation des nuages, l’évolution des glaces marines et des calottes polaires, le couplage océan-atmosphère, l’évolution de la biosphère et la dynamique du cycle du carbone.", ce qui constitue une remise en question fondamentale. Sans compter, bien entendu, les incertitudes rémanentes sur le rôle exact du soleil.
...Bref, tout ce que les scientifiques sceptiques n'ont pas cessé de rappeler, depuis bien des années.

Où en sommes nous ?
Nous assistons, en ce moment même, à une profonde remise en question du fonctionnement du GIEC, sinon de son existence. Les prises de position de Judith Curry ne sont pas isolées. Comme elle, beaucoup se demandent s'il est utile et bénéfique de prolonger la vie du GIEC jusque et au delà de 2014 (AR5). La crédibilité du GIEC est très affaiblie.
Plusieurs importantes institutions (académies, sociétés savantes etc.) qui, dans un premier temps, avaient opté pour les conclusions alarmistes des rapports du GIEC, ont adopté une position nettement plus mesurée en reconnaissant qu'il existe d'importantes incertitudes dans la science climatique. Ainsi, "The science is NOT settled". Les opinions publiques des pays développés sont devenues plutôt, voire très, sceptiques ou attentistes.
Les médias francophones, eux, continuent sur leur lancée, comme s'il ne s'était rien passé.

Judith Curry, que nous ne pouvons qu'approuver, souhaite, comme beaucoup d'autres, que les scientifiques retournent dans leurs labos, acceptent un débat académique ouvert, évitent les interférences avec la politique et commmuniquent leurs données, leurs incertitudes comme leurs progrès ainsi que cela se pratique dans toute autre activité scientifique. Ainsi la science climatique redeviendra ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : Une activité apolitique, transparente (et passionnante), au service de tous.

Nous sommes sur la bonne voie.

http://judithcurry.com/2010/11/03/reversing-the-direction-of-the-positive-feedback-loop/
« Modifié: 09 novembre 2010, 12:57:49 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences

Jacques

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Démissions à l'APS : Hal Lewis puis Ivar Giaever, prix Nobel 1973.
« Réponse #2 le: 20 septembre 2011, 04:15:45 »
Démissions à l'APS (American Physical Society) : Hal Lewis puis Ivar Giaever, prix Nobel 1973.
 Ivar Giaever, succédant à celle d'un autre "fellow" (membre élu de l'APS) qui était un des piliers de cette société (Hal Lewis)

http://www.pensee-unique.fr/paroles.html#giaever

Citation
15 Sept. 2011 : Ivar Giaever, prix Nobel de Physique, démissionne de l'American Physical Society (la société savante des physiciens qui édite une quantité de revues renommées telles que les Physical Review, les Physical Review Letters etc).
Comme nombre de ses collègues physiciens (entre autres, Hal Lewis qui en a démissionné tout récemment), il ne supporte pas les prises de position officielles de l'APS sur le réchauffement climatique.


C'est au mois de Septembre que l'American Physical Society envoie, chaque année; un email à chacun de ses membres, pour leur demander de renouveler (moyennant finances ~173+ euros) leur adhésion, pour l'année suivante. L'ayant reçu, comme tous les autres adhérents, Ivar Giaever qui est (évidemment) un "fellow" ou membre élu de l'APS, a répondu qu'il ne désirait pas renouveler son adhésion et qu'il démissionnait de l'APS. Sa réponse email que vous trouverez ci-dessous explique clairement les raisons de son geste qui fait grand bruit dans le landerneau de la physique américaine et même mondiale (car une proportion importante des membres de l'APS est issue d'autres pays que les USA, comme moi-même).


Ivar Giaever est un célèbre physicien Américain (et Norvégien), membre de l'Académie des Sciences US et d'une quantité d'autres institutions scientifiques, qui a reçu le prix Nobel de Physique en 1973, pour ses découvertes expérimentales sur l'effet tunnel dans les semiconducteurs.
A noter que Ivar Giaever a cosigné une lettre de soutien à la candidature du Président Obama en 2008. Cependant, bien que supporter actif du Président des USA, à l'époque, Ivar Giaever a également cosigné, en 2009 et avec 99 autres scientifiques, une lettre de protestation adressée au Président Obama, lui reprochant une déclaration particulièrement climato-alarmiste. La conclusion de cette lettre était la suivante : "Mr. le Président, votre affirmations au sujet des faits scientifiques concernant le changement climatique et le degré de certitude au sujet du débat scientifique, est tout simplement incorrecte."
Ivar Giaever est également l'auteur d'une citation célèbre dans laquelle il affirmait, en 2008 :" Je suis un sceptique...Le réchauffement climatique global est devenu une nouvelle religion. On ne peut pas imaginer que vous soyez contre le Réchauffement Climatique. En réalité, vous n'avez pas le choix. Et je vous dis combien est grand le nombre de scientifiques qui y croient. Mais le nombre des scientifiques, ce n'est pas important. La seule chose qui ait de l'importance, c'est de savoir si les scientifiques raisonnent correctement. C'est ça la chose importante." Et lors d'une autre intervention : " Nous avons entendu beaucoup d'alertes similaires à propos des pluies acides, il y a trente ans et au sujet du trou de l'ozone, il y a dix ans, mais l'humanité est toujours là. Le trou de l'ozone a connu son maximum en 1993."

Voici le email de démission que Ivar Giaever a adressé à la responsable de l'APS, Mrs Kirby

Caractères engraissés par Ivar Giaever.

From: Ivar Giaever [ mailto:giaever@XXXX.com]

Sent: Tuesday, September 13, 2011 3:42 PM
To: kirby@aps.org
Cc: Robert H. Austin; 'William Happer'; 'Larry Gould'; 'S. Fred Singer'; Roger Cohen
Subject: Je démissionne de l'APS


Chère Mme Kirby

Merci pour votre lettre au sujet de mon adhésion (NdT : à l'APS). Je ne l'ai pas renouvelée parce que je ne peux pas vivre avec l'affirmation suivante :

L'émission des gaz à effet de serre résultant des activités humaines modifie l'atmosphère dans un sens qui affecte le climat de la Terre. Les gaz à effets de serre incluent le dioxyde de carbone tout comme le méthane, l'oxyde nitreux et d'autres gaz. Ils sont émis à partir de la combustion des carburants fossiles et d'une série de processus utilisés dans l'industrie et dans l'agriculture.
La preuve est irréfutable : Le réchauffement global est en action. Si aucune mesure de limitation n'est entreprise, il est probable que des bouleversements significatifs des systèmes physiques et écologiques terrestres, des systèmes sociétaux, de la sécurité et de la santé humaine, se produiront. Nous devons réduire nos émissions de gaz à effets de serre à partir de maintenant.

Au sein de l'APS, c'est OK de discuter pour savoir si la masse du proton change en fonction du temps et sur le comportement d'un multi-univers, mais que la preuve du réchauffement climatique soit irréfutable ? On affirme que la température (comment pouvez-vous mesurer la température moyenne de la terre entière sur toute une année ?) a changé de ~288,0 à ~288,8 Kelvins en près de 150 ans, ce qui (si c'est vrai) signifie que la température a été étonnamment stable et que le bonheur et la santé de l'humanité se sont indubitablement améliorés pendant cette période de "réchauffement".

Cordialement,

Ivar Giaever

Lauréat du Prix Nobel 1973

PS: J'ai inclus une copie à quelques personnes au cas où elles jugeraient utile d'utiliser cette information.
_________________________________________________________________________________

(NdT : les destinataires en CC de cet email de Ivar Giaever sont Robert H. Austin; William Happer; Larry Gould; S. Fred Singer; Roger Cohen. Ce sont les physiciens qui avaient pris la tête d'une protestation véhémente à l'encontre des responsables de l'APS, pour leur prise de position sur le climat. Je l'avais évoqué dans ce billet.)

Les responsables de l'APS devraient se faire du souci :

En effet, la démission d'un membre élu aussi éminent que Ivar Giaever, succédant à celle d'un autre "fellow" (membre élu de l'APS) qui était un des piliers de cette société (Hal Lewis) et à de sévères récriminations de la part d'autres membres éminents, toujours à propos du même sujet, a de quoi inquiéter le bureau d'une société savante qui se targue d'attirer les meilleurs physiciens (du monde). J'avais évoqué les problèmes internes à l'APS dans le billet intitulé "Conflit interne au sein de l'American Physical Society". De même, le billet "Entre autres, neuf physiciens hors-pairs ont exprimé leurs doutes sur le réchauffement climatique anthropique." relatait quelques déclarations de physiciens dont la renommée scientifique est exceptionnelle, ce qui en dit long sur le soi-disant "consensus" qui règne parmi les scientifiques sur le "réchauffement (ou changement, ou bouleversement, ou effondrement etc.) climatique anthropique"

Entre autres, l'ACS (American Chemical Society) et l'AMS (American Meteorological Society), ont également fait l'objet de récriminations de la part de certains de leurs vétérans "élus". Toujours pour la même raison...
Il est probable que vous n'entendrez jamais parler de la démission du Prix Nobel de Physique, Ivar Giaever, dans nos grands médias, même si l'AFP a commis une dépêche à ce sujet.

A suivre.

Lien AFP : http://www.terre-finance.fr/Climat-un-Nobel-de-physique-norvegien-quitte-l-Ame-vtptc-10550.php
« Modifié: 20 septembre 2011, 04:19:06 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences