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Auteur Sujet: Logocratie : régner par du discours sans queue ni tête, lévitant dans du rien.  (Lu 3654 fois)

Jacques

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Les discours sans queue ni tête de Jean Staune et de sa clique, me rappelaient bien quelque chose, du côté de la littérature catho. J'avais déjà cité autrefois un de ces mastics sans queue ni tête, écrit par le jésuite Jean-Yves Calvez pour satisfaire sa hiérarchie, et dans le but rhétorique de convaincre le lecteur, que "Nous autres chrétiens, avons une pensée bien plus profonde que Marx et les marxistes", qui à l'époque étaient leur principal concurrent en théocratie. Les temps ont bien changé depuis, et l'allure de la concurrence en cynisme et en théocraties aussi.

J'ai retrouvé tardivement ce vieux livre de Calvez. Le gros du livre est de fort bonne qualité, mais la structure des lacunes mériterait une autre étude.

J'ai encore une copie d'un tapuscrit, datant des années 1978-1982, sans doute 1979, qui cite un mastic particulièrement obscur de Calvez.

"Bouffre ! Que c'est mauvais !", telle est ma réflexion en parcourant ce vieux tapuscrit, qui contient pourtant quelques pépites, mais fort mal agencées.
Voilà la citation recherchée :
Citation
Les sigles ABNI et ABNECO dans ce tapuscrit datant probablement de l'année 1979 se déroulaient en "aberration névrotique individuelle", et "aberration névrotique collective".
L'ambition générale de ce tapuscrit inachevé, et abandonné à la critique rongeuse des poissons d'argent, était d'aider aux choix entre nocivité publique et utilité publique, et l'assistance au démêlage des contradictions recueillies.
S'il était réécrit de nos jours, ce livre ferait une distinction nette entre aberrations névrotiques collectives, et aberrations psychotiques collectives. D'une manière générale, l'organisation collective des aberrations psychotiques, est gravement sous-étudiée.


ABNECO 25
Logocratie: gouverner ses ouailles (c'est à dire des humains suffisamment abêtis, comme des ovins, ou moutons) par des abstractions qui ne touchent plus terre:
"Dieu, Démocratie, Honneur, Roi, Unité, Socialisme, Communisme, Bien, Mal, Espérance, Satan, Race Supérieure, etc..."
La logocratie ne dure pas longtemps sans un solide dispositif d'inquisition et de terrorisme institutionnel, pour le maintien de l'ordre dans l'imaginaire.
L'Inquisition : du 13e au 17e siècle, c'est la première gigantesque paranoia institutionnelle. En 1254, Innocent IV autorise la torture pour arracher les aveux d'hérésie. C'est la bulle pontificale "Ad extirpanda". (112) Au XXe siècle, ce sont jusqu'à présent les purges staliniennes qui sont les plus marquantes des actions terroristes pour le seul bénéfice du mythe.
En l'absence d'un tel dispositif d'inquisition et de terreur, le délire logocratique - et avec lui les confortables impôts que prélèvent ses prêtres - est à la merci du contre-pouvoir des libres-penseurs en bonne santé.

ABNI 25
Discours dans les nuages, qui ne touche plus terre.
Voici un exemple qui dure 635 pages: " Le monde de l'expérience "intermédiaire", caractérisé par la non–identité et par des rapports d'opposition dialectiques, ne s'explique pas par la pure identité, mais par un acte absolu de l'absolu. Seul cet acte fonde l'altérité et la non identité parce que seul l'Absolu est capable de la production de la différence inconditionnée. Nous atteignons ainsi à une véritable explication de l'homme. Si l'homme est un être naturel et objectif, un être qui "a objet", c'est qu'il est d'abord objet,-c'est qu'il est d' abord pris dans une relation à l'Autre Absolu, constitutive de son être aussi bien que de sa tâche. Etc..." (111)
Vous avez compris ? Moi non plus. Un déluge de mots, dont aucun n'a été défini ni expliqué au préalable, et qui ne renvoient à aucune expérience humaine réelle. En revanche, le rôle d'intimidation joué par les 635 pages de l'ouvrage, n'a rien de mystérieux. Il est également clair que ce jésuite n'avait aucun bébé qui lui grimpait sur les genoux pour le rappeler radicalement à la réalité, ni aucun flot menstruel pour le remettre à l'heure de sa propre physiologie. On notera les aberrations ABNI 6, 7, 9, 16, 19, 20, 21, 22, et ABNECO 7, 8, 16, 20, 21, 22, 23 et 25.

Et la référence 111 renvoie à Jean-Yves Calvez, aux Editions du Seuil :  "Pour comprendre la pensée de Karl Marx", 1956.
La référence 112 à Aymerich-Pena, "Le manuel des inquisiteurs", éd. Mouton.
Cité par Thierry Gaudin, "L'écoute des silences ; les institutions contre l'innovation", U.G.E. 10/18, Paris, 1978.
« Modifié: 17 mai 2010, 03:44:29 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences