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Auteur Sujet: Minéralogiste d'opérette...  (Lu 9314 fois)

Jacques

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Minéralogiste d'opérette...
« le: 24 novembre 2008, 09:21:14 »
A défaut de tout carottage, à défaut de la moindre étude ni géologique ni minéralogique, ni granulométrique, ni chimique, ni en plasticité, ni en ions solubles, ni en matières organiques, ni en sulfures ou aluns, à défaut de la moindre calcimétrie, ou de la moindre mesure d'aire massique, Monsieur Laquerbe a fourni à M. [Iran] deux diffractogrammes X, l'un référencé "poudres1", l'autre "terre jaune". Il ne précise ni les éventuels traitements préalables auxquels il a soumis son échantillon pour le rendre propre à étude diffractométrique, ni quelle anticathode était montée sur le diffractomètre, ni les équidistances trouvées, ni les indices de Miller des directions de plans détectées... M. Laquerbe s'est contenté de cocher quels minéraux il pensait y déceler.
Voici les deux pièces à conviction, d'abord le diffractogramme désigné comme "poudres1", qui ne correspond à aucun matériau autrement connu, d'abord horizontalement pour qu'on apprécie les affirmations manuscrites de M. Laquerbe, ensuite verticalement pour qu'on puisse discuter finement des raies prétendues, angle par angle :



Question : dans quelle argile au monde, dans quel sol naturel au monde, trouve-t-on de la chaux ? Certes une coulée basaltique très chaude sur du calcaire peut le décarbonater sur un ou deux décimètres pour quelques dizaines d'années, certes des remparts d'oppida celtes ont vu leurs troncs incendiés par les assaillants, et la blocaille calcaire a temporairement été décarbonatée en chaux vive... Mais en quelques dizaines années tout cela est recarbonaté en carbonate de calcium... La chaux est beaucoup trop basique pour subsister longtemps à l'air ni à l'eau. Il s'en forme dans nos bétons, par hydratation du klinker, mais elle est carbonatée en quelques dizaines d'années.
On cherche le sens de la phrase écrite par M. Laquerbe : "Forte teneur en chaux qui doit permettre de diminuer le dosage en ciment". Il semble que M. Laquerbe confonde chaux et carbonate de calcium.

Il affirme aussi que cet échantillon est kaolinique.
Sauf que pour parvenir à cette conclusion, il néglige deux pics aux grandes équidistances :
- un pic étalé, vers 5,9°
- un pic aigu, vers 6,7°, qu'il attribue à une montmorillonite.
Nos mesures sur la feuille et nos calculs nous ont prouvé que l'anticathode utilisée était en cuivre, avec une longueur d'onde moyenne pour le doublet de raies Kalpha du cuivre de 1,542476 Ǻ

A suivre.
« Modifié: 20 juillet 2013, 07:25:26 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences

Jacques

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Re : Minéralogiste d'opérette...
« Réponse #1 le: 24 novembre 2008, 01:01:58 »
« Modifié: 16 mai 2011, 01:24:59 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences

Jacques

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Les bluffs d'un minéralogiste en simili.
« Réponse #2 le: 14 janvier 2009, 03:56:47 »
Commençons par déblayer ce qui n'est pas contesté :
Je ne conteste pas les raies du quartz, minéral ubiquiste, à 20,8°, à 26,7°, à 50,2°.
Je ne conteste pas les raies de la calcite, à 29,5° et 43,2°.
Je constate que la raie de la calcite à 23°, pourtant présente, n'a pas été vue par M. Laquerbe.

Je constate que la même raie à 28°, soit une équidistance de 3,19 Ǻ attribuée par M. Laquerbe tantôt à de la kaolinite, tantôt à de la mullite, n'appartient au spectre d'aucun de ces deux minéraux.
En revanche elle peut signaler soit un ou plusieurs micas, soit un ou plusieurs feldspaths. L'équidistance est trop courte pour appartenir à la structure du rutile TiO2.

Diffractogramme référencé à "terre jaune" :



Là, nouvelle difficulté : la figure est encore plus déformée à la reproduction. Les hors-équerre sont encore plus accusés, et il n'y a même pas de parallélisme entre les deux traits d'ordonnées. L'échelle des angles n'est pas la même en haut et en bas. Dans ces condtions, l'étalonnage des raies est fort compromis.

Là encore, M. Laquerbe prétend y détecter de la mullite, aluminosilicate métamorphique, aux angles 28°, 9,2° et 8,8°.



Voyons donc les trois équidistances principales de la mullite :
Adresse de référence : http://webmineral.com/X-Ray.shtml#1.6332
3.39(1)    3.428(0.95)    2.206(0.6)     Formule : Al(4+2x)Si(2-2x)O(10-x) where x =0.17 to 0.59
Traduction en angles pour une anticathode de cuivre :
26,3°, 26°, et 40,9°.
Or de toute évidence, il n'y a aucune raie à 26°, aucune raie à 40,9°, et une éventuelle raie à 26,3° est masquée par la raie principale du quartz à 26,7°.
Sur les deux diffractogrammes, on lit une petite raie à 40,5°. Elle est identifée comme "Q+K" par M. Laquerbe sur le premier diffractogramme, et omise sur le second. Or si l'on examine le spectre de raies publié par G. W. Brindley et S. Ali en 1961, complété par la feuille de calcul chlorite.ods disponible en ligne sur mon site à l'adresse deonto-ethics.org/resources/chlorite.ods on trouve les raies des plans (2 2 -2) de la chlorite à 40,2°  et (2 2 1) à 40,7°. Valeurs susceptibles de varier selon les substitutions atomiques. Valeurs très proches aussi des raies signalées pour les plans (1 3 3) et (2 0 -4) à 40°
Conclusion locale pour la raie à 40,5° : peu probable pour de la mullite, plus probable pour une chlorite..

La suite est empruntée à http://webmineral.com/X-Ray.shtml et ne passera pas au formatage forum.

...

Seconde conclusion quand aux raies prétendues par M. Laquerbe être de la mullite : celle à 8,8° provient clairement d'une argile micacée telle que illite ou glauconie, voire d'un mica tel que la muscovite.
La raie à 9,2° demeurant encore inexpliquée.

Ce petit catalogue omet hélas une raie très caractéristique à 6,4°, qui correspond aux 14,3 Ǻ d'équidistance basale des chlorites. Or cette raie est bien présente, mais M. Laquerbe ne l'a pas vue.
Or regardez  bien les raies à 12,4°, à 24,9° où M. Laquerbe croyait déceler de la kaolinite : à chaque fois on trouve là une raie d'une chlorite.
Or autant des chlorites sont vraisemblables dans cette plaine sédimentaire au SE de Takestan, autant une kaolinite y est fortement improbable. Ce sont des profils bien trop mal drainés, à pH trop peu acide.

Nous avons besoin de spectres plus complets pour plusieurs minéraux. Ceux de minéraux plus spécifiquement argileux seront ici recopiés du Caillère et Hénin, Minéralogie des argiles, éd. Masson, de 1963.
...
...

« Modifié: 17 janvier 2009, 09:05:23 par Jacques »
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences

Jacques

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Les bévues de M. Laquerbe, concernant l'échantillon "poudres 1".
« Réponse #3 le: 17 janvier 2009, 09:10:22 »
Je ne vous détaille pas ici le cours de radiocristallographie que j'ai remis au juge arbitral, ni les nombreuses références incorporées.
C'est en ligne à la disposition des parties intéressées.
Je vais juste reprendre la liste des raies prétendument identifiées par Michel Laquerbe, et montrer ses erreurs Kolossales.

Examinons raie par raie les affirmations de M. Laquerbe, concernant l'échantillon "poudres 1".
Raies répertoriées par Laquerbe
AttributionK alpha Cu
Poudres1EquidistanceDémenti ?1,542476
NomAngleIntensitéǺ
omise56717,681
omise5,96414,986Montmorillonitoïde
Montmorillonite6,47213,816FauxChlorite
omise8,84410,053Mica (ou argile micacée)
Mu+I9,2619,617
omise10,6138,349
Kaolinite11,6647,632FauxGypse
Kaolinite12,6437,028FauxChlorite
omise13,7136,466
omise13,9196,374
omise17,6115,041
Chaux17,6214,957Délirant
K+M+Mu19,8714,486 Illite
Q20,91414,252Quartz
omise22,1254,024
K23,2583,836FauxCalcite
K23,7483,756 ? + autres minéraux
Mu+I24,3483,664
omise25,3393,522
K25,8403,455Faux
Q26,75653,340VraiQuartz
K281413,188FauxFeldspaths, micas
Calc29,54643,029Calcite
I30,8472,904
I+Mu+K32,1652,790
omise33,30432,692
K+Calc+I36,21062,482  FauxRutile ou goethite
Q+Mu36,7662,450
K37,7322,387
Q+ K+Calc39,71392,271Chlorite, calcite, kaolinite
Q+K40,4352,234
omise41,2262,192calcite possible
Q+K42,7612,118
K+Calc43,31182,090Faux
Q+K45,8341,982
K47,3371,923
K+Calc47,5881,915
K+Calc48,6981,874
Q+K50,2691,818
K+Calc50,7331,801
K51,3201,782
K54311,699Kaolinite ou chlorite
Q+K54,8371,676
K56,7281,622
K57,6401,601(133) kaolinite possible(137) chlorite


Conclusion provisoire :
Il y a plusieurs dizaines de minéraux différents dans ce sédiment, dont la granulométrie évoque en partie un limon loessique, et en partie une érosion torrentielle.
Sont certains : quartz, calcite, chlorite. Probablement plusieurs variétés de chlorites.
Au moins un mica. Probablement plus de deux.
Au moins une smectite, au moins une illite. En faibles quantités.
Un peu de goethite.
Rutile probable.
Gypse en faible quantité.
Au moins un feldspath.
Dolomie probable.
0,5 à 1% de kaolinite n'est pas totalement exclu.

Soit surtout un échantillonnage de ce que glaciers, torrents et vents ont pu arracher à des montagnes dénudées.
« Modifié: 19 février 2009, 10:25:28 par Jacques »
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Rapport d'expertise, correction finale :
« Réponse #4 le: 19 février 2009, 04:03:56 »
Rapport d'expertise, correction finale :

http://deonto-ethics.org/resources/Corrige_expertise.html

Les intensités des raies ont été mesurées en millimètres, puis calculées, et non plus évaluées par interpolation.
Il est aussi expliqué pourquoi nous considérons les prétendus "essais" signés par M. Laquerbe sous l'entête du CSTB, comme des faux en écriture : au moins cet entête est un faux.
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Diffusion Compton, condition de Bragg et Zitterbewegung
« Réponse #5 le: 13 mai 2011, 10:48:53 »
Une conséquence imprévue de la révision intense de mes cours de radiocristallographie, réalisée lors de cette expertise des exploits de l'escroc : saisi l'identité entre les conditions de réflexion cristallographique de Bragg, et la diffusion Compton (photon sur électron), à condition de regarder dans le repère du centre d'inertie.
A condition aussi de regarder l'onde électromagnétique temporairement stationnaire Zitterbewegung de Schrödinger-Dirac, qui seule présente la bonne équidistance pour la condition de Bragg.
C'est à http://deonto-ethics.org/quantic/index.php?title=Calcul_diffusion_Compton_et_Zitterbewegung

Après que je l'ai trouvé, ça semble évident. Mais en octante ans, personne d'autre ne l'avait fait correctement. Etonnant, non ?
« Modifié: 24 mars 2013, 12:15:17 par Jacques »
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