Dissimuler au public l'énormité de la constante d'Avogadro.
En l'absence de communication des documents du "symposium international de kinésiologie et de physique quantique", nous en sommes réduits à conjecturer sur les formes de l'escroquerie intellectuelle qui y sera pratiquée. Mais il y a des constantes, et il y a des précédents.
Depuis plus d'un siècle, l'homéopathie repose sur l'inculture scientifique du grand public, et lui dissimule simultanément et l'énormité de la constante d'Avogadro : six cents deux mille milliards de milliards de molécules par mole, soit vingt quatre ordres de grandeur, et l'énormité des puretés prétendues à leurs excipients, puretés tout à fait irréalisables. Plus récente, la fraude "mémoire de l'eau", pratiquée dans le laboratoire de Jacques Benvéniste, et systématiquement invoquée à l'appui de la kinésiologie appliquée, repose aussi sur la négation de la constante d'Avogadro et de son ordre de grandeur inhumain.
En clair, "quantique", c'est ce qui est ondulatoire à l'échelle de un électron. Lors de la dépolarisation de la membrane d'un axone, qui véhicule l'influx nerveux vers les prochaines synapses, la dépolarisation relève de la physique macroscopique. Mais la déformation fonctionnelle de chaque pompe à sodium et pompe à potassium, relève de la quantique moléculaire - en principe, car en fait incalculable. Telle est la frontière : en électrochimie, chaque transfert d'une charge depuis une molécule ou vers une molécule, est un phénomène quantique. Mais la biologie de l'influx nerveux relève déjà de la statistique sur un nombre élevé de ces réactions moléculaires individuelles.
L'apprentissage et l'accommodation relèvent de la synthèses de nouvelles protéines, du trophisme modifié des synapses, qui modifient le régime de base d'une population de neurones. L'échelle d'analyse pertinente relève de la biologie, et échappe définitivement au physicien de la quantique.
Quant à l'analyse de la "santé", ou de la "guérison", ce sont encore beaucoup d'ordres de grandeurs au dessus, dans un domaine encore peu défini, qui relève des sciences cognitives généralisées, et non plus des neurosciences.
Prétendre à un lien direct entre les sciences cognitives appliquables à la santé psychique, et la quantique, est une escroquerie caractérisée.
Vous allez voir que le grand public est d'un niveau scientifique tellement consternant, que plein de gogos vont gober cela, ils n'y verront que du feu.
En l'absence de communication des documents du "symposium international de kinésiologie et de physique quantique", nous avons quand même les titres : "dimension ondulatoire d'un muscle" est typique de l'escroquerie ésotérique, notamment escroquerie au nombre d'Avogadro. Bien sûr que le formalisme permet d'associer une fréquence broglienne à chaque kilogramme de muscle, sauf qu'elle incommensurable avec ce qu'on mesurera jamais. La fréquence broglienne d'un seul électron est déjà hors d'atteinte expérimentalement. Vous ne pouvez associer à un muscle aucune vitesse qui donnerait une longueur d'onde mesurable.
Le seul muscle qui ait de réelles fonctions ondulatoires, ce sont les cordes vocales : il travaille en monophasé pour les voix d'hommes, en diphasé pour les voix de femmes. Pour le reste, évidemment que les méduses ont un mouvement pulsatoire, les vers aussi. C'est obtenu par un système nerveux primitif. Notre myocarde fait de même. L'escroquerie kinésiologue escamote les réalités biologiques, pour lui substituer un ésotérisme qu'elle qualifie de "quantique" afin d'être certaine que personne ne comprenne, et donc n'ose contredire.